L'Homme qui marche

Pour ce film, j’ai fait le choix d’utiliser le double pour aborder la transformation d’une identité. Chacun des deux personnages incarne un archétype identitaire : la ville, la modernité et la réussite ; la vie rurale et la tradition.

Le personnage se rencontre lui-même mais son double est un autre, son opposé en quelque sorte, celui qui a choisi de retourner vers la vie traditionnelle en tournant le dos à la ville et aux symboles de réussite moderne. Le même et l’étrange s'entrechoquent.

 

Le personnage féminin est une incarnation du principe de résilience. Le duel entre les deux hommes est comme une agression vis à vis d’elle et de son devenir. Si l’un des deux meurt, elle risque de disparaitre. Pour les deux hommes, elle est une notion : leur avenir. Ils ne la voient pas mais la sentent. S’ils la font disparaitre par leur combat, ils disparaitront avec elle.

Elle intervient à un point de climax du récit et provoque le basculement vers l’alliance, voir une quasi-fusion, des deux personnages principaux.

 

Ce rôle s’exprime à travers la danse pour donner à voir sa position entre le réalisme, le matériel et l’esprit, l’imaginaire. Mais il ne fallait pas que ce personnage fasse basculer la cohérence de l’histoire. Le cadre est utilisé pour amplifier des détails dansés et des sons. Il s'agit d'un langage dansé plutôt que d'introduire un "spectacle" de danse dans un récit.

L’histoire n’est pas un décor pour une performance dansée, au contraire, la danse s’intègre dans le récit pour apporter une élévation aux limites du réalisme.